Vainqueur de six épreuves nationales, champion de France en 2000 et joueur du Tour Senior Européen.


Sur la terrasse du club-house du golf de Mont-de-Marsan lors de l’Open PGA éponyme, Roger Sabarros, teint hâlé et verbe facile, porte généreusement l’accent de sa Côte Basque natale. Aguerri aux grandes compétitions de golf, il porte un regard distancié sur ce sport. Philosophe, il explique que « la première chose à apprendre, c’est de savoir gagner et… de savoir perdre ».

Le Basque de 55 printemps a beau compter trente-cinq années de carrière au niveau professionnel (« J’ai sauté le pas en 1980 »), il sait toute la valeur des six victoires qu’il a glanées sur le circuit français – Opens de Lyon, Toulouse, Dijon, Strasbourg, les Bulles d’Or Laurent Perrier ainsi que son titre de champion de France remporté en 2000 sur le parcours de Marcilly (près d’Orléans).

Lui qui fut enseignant au golf d’Illkirch-Graffenstaden, Biarritz-le-Phare puis Chantaco, joueur sur l’European Tour en 1990, du Challenge Tour durant 6 ans et sur l’European Tour senior depuis 2013, sait mieux que quiconque que depuis une dizaine d’années l’approche d’une carrière professionnelle a complètement changé. « Outre mon entraînement au practice, au putting-green et sur le parcours, je m’étais adjoint un travail psychologique fait de sophrologie et de PNL (préparation neuro-linguistique). Aujourd’hui, un joueur qui jour le circuit européen a un coach, un préparateur physique, un sophrologue qui l’entourent régulièrement. Nous sommes vraiment passer dans une ère professionnelle où le golfeur est un véritable athlète. »

« Le golf vous apprend l’humilité et la patience. Surtout la patience car depuis plus de trente ans je connais des hauts et des bas… J’aurais très bien pu arrêter dix fois le golf ! Mais j’aime ce sport et, par-dessus tout, la compétition. Le golf requiert trois qualités : l’ambition, un mental à toute épreuve, et le travail inlassable à l’entraînement. Je pense que les joueurs professionnels français devraient plus s’exporter et obtenir leurs cartes pour jouer aux Etats-Unis et affronter les meilleurs joueurs ».

**Une motivation parentale

Soutenu par son sponsor « Pitch & Play », Roger Sabarros est toujours animé par l’enthousiasme du débutant et disputera en juillet les qualifications du British Open senior à Saint Andrews puis celles du PGA Championship britannique avant de jouer le « Paris Legend Championship » à La Boulie, épreuve qu’organise son sponsor « Pitch & Play ». « Je vais y rencontrer des joueurs prestigieux, qui sont certes des seniors, mais leur talent est intact. C’est très stimulant pour un golfeur. »

[**« La patience, la maîtrise et le savant calcul mathématique sont les trois nerfs de la guerre… »*] ajoute celui qui a toujours excellé dans son jeu de sorties de bunker. Sur les fairways comme en dehors, l’homme n’est jamais avare d’un bon mot. Son plaisir transpire. «Je crois que j’ai toujours été golfeur, narre-t-il. Mon père a dirigé les golfs d’Aix-les-milles et d’Hossegor. On pourrait dire que ma motivation est parentale !».

Roger Sabarros prend toujours du bonheur sur les parcours, et malgré une désinvolture apparente, une certaine appréhension est palpable. « Quand on a sa carte de jeu et son crayon en poche, on ne joue plus pareil, fini la décontraction de la partie sans enjeu. L’obligation de résultat change la donne ».

[/Jean-Luc DUCLOS/]