Le mercredi 23 octobre, invité par Lacoste et la FFGolf, Benjamin Hébert, meilleur joueur français et actuellement 17e de la Race to Dubaï qui revenait juste de l’Open de France, où il a terminé 16e et meilleur français, partageait au golf de Chiberta, une partie avec 3 jeunes qui allaient participer au Tournoi Fédéral Jeunes qui débutait le vendredi suivant (Inès Archer, Martin Couvra et Joseph Linel), et qui font partie des meilleurs jeunes joueurs français.
En surfeur passionné, ce gaillard de 1,84 m enchaîne allègrement les belles figures depuis le début de sa carrière professionnelle. Vu de l’extérieur et jusqu’à ce play-off perdu en juillet dernier à l’Open d’Ecosse, on qualifiait Benjamin de joueur régulier, métronome du ranking européen , soit 64e une année, soit 65e l’année suivante, avec une moyenne de scores sous le par, mais pas trop. Six années de suite loin du danger de la relégation en Challenge Tour mais aussi pas trop loin des 50 premières qui permettent d’aller jouer en novembre les finales de l’European Tour à Dubaï…Mais sous l’influence de Franck Lorenzo-Vera son nouveau coach, Meriem Salmi, psychologue, d’Alexandre d’Incau son club-maker, Benjamin Anorga, son préparateur physique et de Sébastien Vivé son ostéopathe, Benjamin s’est mué en 97e joueur mondial, s’ouvrant les portes de nouveaux challenges « Je me dis que le top 50 mondial n’est pas si loin. Encore un ou deux gros résultats et je peux même me qualifier pour le Masters et m’installer durablement en haut de la vague, lui qui pratique le surf. »
La passion du surf
Ce n’est pas pour rien que Benjamin est installé depuis belle lurette sur la
côte landaise, à Moliets. Bien plus pratique que Brive, la ville où il est né
il y a 32 ans et où rien, sinon le hasard, ne le prédestinait au surf ni au
golf. Mais en hiver, dès que l’occasion se présente, il s’en va visiter les spots
les plus renommés. C’est ainsi qu’il découvrait des spots au Nicaragua en
décembre dernier : « Je m’attendais à
être impressionné mais c’est encore plus magique que je ne pensais. Dommage que
ce soit si loin. »
Benjamin a eu le coup de foudre à Tahiti où il a vécu de 14 ans à 18 ans avec
ses parents, tous deux professeurs : « C’est
une passion ! C’est même plus qu’une passion. Le surf c’est très cool, mais il
y a une dimension supplémentaire : contrairement à la neige et à la montagne,
la mer est en perpétuel mouvement. Glisser sur l’eau suppose d’être tout le
temps en connivence avec elle, ça demande de la concentration, d’avoir le
timing. Ça fait 18 ans que j’en fais, je me débrouille pas mal et je prends
beaucoup de plaisir. La sensation que procure le fait d’être debout sur une
vague est extraordinaire. Ça me vide la tête, je ne pense plus à rien, ça me
fait énormément de bien. »
À entendre Benjamin Hébert, on pourrait penser que chez lui le surf prend le
pas sur le golf. « Oui, je suis autant
passionné par le surf que par le golf, reconnaît-il. Bien sûr, j’aime jouer,
j’aime m’entraîner, me battre en compétition, jouer de beaux parcours. Mais le
golf, qui au début était un loisir, est devenu une passion mais aussi mon
métier. » Il ne faudrait
cependant pas se méprendre. Benjamin n’en est pas au stade de ces quelques
joueurs professionnels pour qui le golf n’était que le moyen d’assouvir leur
passion de la pêche. « J’ai toujours
l’envie et la passion du golf, » rassure-t-il, lui qui vient de délaisser
Moliets pour choisir Andorre comme lieu d’habitation.
A quand une
victoire sur le Tour européen ?
Après une carrière amateur plutôt brillante, couronnée par un titre de champion
d’Europe individuel en 2007, une quatrième place aux championnats du monde par
équipes en 2008 et une place de cinquième au classement mondial, il comptabilise
six succès sur le Challenge Tour, trois en 2011, trois autres en 2014.
Depuis 2015, Hébert joue sur le circuit européen .
Il était finaliste au Knockout belge
de 2018, où il avait été battu par Adrián Otaegui. Il
a perdu en play-off le Volvo China Open 2019 contre le Finlandais Mikko Korhonen
et a également fini second au Scottish Open battu
par Bernd Wiesberger.
Pourtant, Benjamin Hébert pensait bien la tenir enfin cette première victoire
sur l’European Tour qui le fuit toujours à 32 ans !