De retour en France au lendemain de sa deuxième place au Afrasia Bank Mauritius Open, Antoine Rozner revient sur sa très belle semaine et sur sa défaite en play-off face au Danois Rasmus Højgaard.

Que retenez-vous de cette semaine à Maurice qui vous a vu prendre la deuxième place après un play-off ?

Je n’en retiens que du positif. C’était vraiment une super semaine. J’ai bien joué du jeudi au dimanche, des très bons coups de golf, un bon putting, un mental qui a tenu. Je suis très heureux, même s’il y aura toujours ce petit regret du play-off. Mais je n’ai pas grand chose à me reprocher, c’est vraiment lui qui est allé le gagner et pas moi qui ai faibli.

Qu’est ce qui a manqué pour aller chercher la victoire ?

J’ai un début de partie un peu compliqué avec deux bogeys sur les trois premiers trous. Ce n’était pas vraiment des mauvais coups de golf, trois putts qui ne sont pas tombés sur les trois premiers trous. Mais cela compense aussi avec ce très long putt rentré au 6 pour sauver le par. Cela ne tient pas à grand chose. Si mon drive était resté sur le fairway sur le 72e trou, j’aurais pu attaquer le green et peut-être aurais-je fait birdie. On ne saura jamais. Après, pendant le play-off il a fait un super coup de fer et voilà, chapeau à lui !

Même avant ce troisième trou de play-off, Højgaard vous a mis une sacrée pression en puttant à chaque fois pour eagle. Mais vous avez réussi à tenir…

Sur le premier trou supplémentaire, je fais une sortie de bunker exceptionnelle. Surement l’une des plus belles que je n’ai jamais faite. Je ne sais pas si on se rendait compte à la télé, mais il y avait une pente de malade. Il fallait arriver à la mettre très haute pour qu’elle s’arrête. Je disais à mon caddie : « celle là soit elle file dans les tribunes, soit elle reste dans le bunker » tellement je voulais la prendre fine et avec une face de club ouverte. Elle est sortie parfaite et a fini donnée pour sauver le birdie. Même sur le deuxième trou, je sauve un bon 2m50 pour birdie et continuer encore. C’était très solide, je me suis bien battu, après c’est comme ça, c’est le golf.

Comment vous sentiez-vous mentalement pendant ce play-off ?

J’étais bien. Une fois qu’on est en play-off, il n’y a plus rien à perdre. Soit tu gagnes, soit tu finis deuxième. Donc tu es un peu à l’attaque et si tu rates un coup tant pis, tu seras toujours deuxième. Ce n’était pas la pression d’un 72e trou. J’essayais d’aller chercher un coup qui fasse la différence et il n’est pas forcément venu sur ces trois trous là.

Cette performance vous rassure-t-elle pour vos débuts sur le Tour ?

Je sais que quand je joue bien, et que je suis dans une bonne semaine, j’ai le niveau pour jouer les avant-postes quelque soit le tournoi. Cette deuxième place me rassure dans le sens où je suis très heureux d’avoir marqué 193 points en deux tournois. Cela veut dire que j’ai déjà validé environ un tiers de la carte. C’est assez énorme d’avoir fait ça en deux tournois et de pouvoir commencer en janvier en ayant fait ce premier pas. Même si mes objectifs ne sont pas seulement de garder la carte, je vise plus haut. Mais c’est bon de pouvoir démarrer en janvier avec de l’avance.

La transition entre le Challenge Tour et le Tour européen n’est pas toujours facile. Vous attendiez-vous à ces débuts prometteurs ?

Je savais que je jouais bien, mais il faut se dire aussi que ces deux tournois font partie des plus petits de la saison. Il n’y avait pas de gros champs de joueurs donc il n’y avait pas de quoi en faire toute une histoire. Ce n’était pas des Rolex Series. On pourra vraiment juger la transition dans ces gros rendez-vous là.

Depuis plusieurs mois, les joueurs français enchaînent les grosses performances. Y’a-t-il une émulation, un effet de groupe ?

Je ne sais pas mais je trouve qu’il y a une bonne atmosphère parmi les joueurs français. En 2019, quatre Français ont fini dans le Top 25 de la Race donc cela tire tout le monde vers le haut. Dans les discours que l’on tient pendant nos repas ensemble, on parle de première place et pas de faire les cuts. On a un bon groupe qui a envie de tout péter cette année. C’était le cas avec les joueurs que j’ai croisés lors des deux dernières semaines.

Quand on voit les autres faire de bons résultats, on se dit qu’on en est capable aussi ?

Forcément. Par exemple, quand Robin Roussel a terminé 14e en Afrique du Sud, cela m’a aussi prouvé que j’avais ma place car on avait fait un saison relativement similaire sur le Challenge Tour. Là, ma deuxième place me l’a confirmé et je pense que Robin a dû se dire la même chose en me voyant. Si je peux le faire, lui aussi car on a fait le même parcours jusqu’à présent.

Quel est votre programme pour les semaines à venir ?

Là, je vais faire un petit break pour me reposer un peu et faire beaucoup de physique pendant trois semaines. Ensuite on repartira en janvier en Afrique du Sud avant les tournois dans les émirats. Pendant cette pause, je vais mettre en place un programme physique intensif sans trop sortir les clubs. Je ne vais pas trop toucher à la technique car je joue très bien. Il n’y a pas de chantier à ce niveau là, mais on travaille toujours beaucoup le petit jeu. Le chipping et le putting sont les points clés pour performer.

(Sources FFGolf)