Le premier a été dessiné dans l’enceinte de la cité financière de la banque Santander à Boadilla del Monte, le deuxième aux abords du monastère de l’Escorial, fondé par le roi Felipe II, le troisième à deux pas d’Alcala de Henares, ville natale de Cervantes. En un voyage éclair du XXIe au XVIe siècles, les golfs Santander, de la Herreria et de El Encin permettent d’apprécier trois parcours de golf situés à proximité de la capitale ibérique, plus connue pour ses clubs de football – Real, Athlético – que pour ses golfs. A ces trois, il convient d’ajouter le Centro Nacional de Golf .

Santander

C’est Emilio Botin – qui fut le beau-père de Severiano Ballesteros – président de la Banque Santander qui a eut l’idée d’installer un parcours de golf dans l’enceinte de la cité financière qu’il fit construire à deux encablures de la cité madrilène. Il fit donc appel en 2004 à John Rees qui fut l’un des collaborateurs du grand architecte américain Robert Trent Jones. Deux ans plus tard, avec l’appui de moyens tant financiers que logistiques énormes, sortait de terre le somptueux parcours de Santander. La première chose qui frappe, avant même de taper le premier drive au tee du 1 est le soin extrême apporté à l’entretien. La deuxième est l’espace dont a disposé l’architecte américain qui lui a permis d’installer six aires de départ à chaque trou.

Les boules noires et blanches ne sont que très rarement utilisées : souvent plus de 1000 mètres de différences entre les tees noirs et les tees rouges…

Quant aux greens, ils sont souvent petits (500 m2), roulants et bien protégés et certaines positions de drapeau extrêmement périlleuses, come au 7, par 3 entouré d’eau. Mais tous les trous sont francs et aucun piège n’est caché. Et nul besoin de se munir d’un télémètre car de très nombreuses plaques de distance se trouvent sur les fairways.

Trois particularités méritent d’être mentionnées : la réservation est bien sûr obligatoire et le paiement du green-fee s’effectue par carte bancaire. Sur le parcours, pourront être utilisés deux types de voiturettes : celles qui ont le droit de rouler sur les fairways et d’autres cantonnées aux chemins cimentés. On pourra aussi effectuer le parcours à pied et contempler plus à loisir les abords du parcours, survolé par de nombreux volatiles et notamment, à certaines saisons, de cigognes qui nichent dans les environs. Pas de monastère en vue ici, mais de très beaux bâtiments modernes qui abritent derrière leurs façades de verre ou de métal, le travail appliqué des employés de la banque Santander.

Après le jeu, dégustez, jusqu’à 16 heures, un menu au rapport qualité-prix absolument imbattable.

Le Golf de Santander propose aussi l’école de golf Jim Mc Lean, considérée comme la première au monde par la presse spécialisée. Chaque année, plus de 2 000 élèves la fréquentent et son système d’enseignement est parfaitement adapté aux caractéristiques physiques et au niveau de jeu de chaque élève. Un pitch and putt de 5 trous construit  par le regretté Severiano Ballesteros complète l’ensemble.  

www.golfsantander.es

Green-fee : 120 à 150 € selon saison

La Herreria

Le parcours de la Herreria date de 1966 et le cadre dans lequel il est tracé renvoie en permanence au XVIe siècle et au règne de Felipe II. Sur quasiment tous les trous veille l’ombre imposante du monastère de l’Escorial, fondé par le monarque et dont la première pierre fut posée en 1563. Qu’on le veuille ou non, on ne peut donc échapper ici à l’histoire. Ici, à l’époque de Felipe II, tout n’était que chênes nobles et robustes. C’est du bois de ces végétaux que furent construites les magnifiques caravelles promptes à conquérir le monde, telle celle de Christophe Colomb qui a accosté aux Etats-Unis en 1492.

Aujourd’hui d’autres chênes bordent les trous de l’aller, notamment les plus durs, tel le 1 dont le fairway descend en pente douce et le 2 qui reprend un peu de hauteur, marqué par un dog-leg droit. Pour l’avoir joué en mai, ce trou est fascinant entouré d’arbres denses aux couleurs printanières. Le 8, avec son imposante vue sur le monastère est remarquable. En automne aussi lorsque les arbres se parent d’une myriade d’ocre et de roux, il faut aussi jouer ce parcours. Les trous du retour sur les hauteurs du domaine demandent un certain effort physique, mais des trous 11 et 14, la vue sur Madrid, par temps clair, est splendide. Mais surtout si vous le jouez, choisissez un mercredi où vous aurez l’occasion de déguster le traditionnel cocido, sorte de potée à base de pois chiche et de chorizo.

Real Club de Golf de la Herreria

www.golflaherreria.com

Green-fee : 80 à 130 €

El Encin

A une centaine de kilomètres du parcours de la Herreria, vers l’est, au-delà de Madrid, le golf d’El Encin réserve son lot de défis. Le nombre de bunkers, sur ce parcours dessiné par Robert Von Hagge (l’architecte du Golf National et de Seignosse en France), est impressionnant : pas moins de 21 pour le seul trou n° 2 et les greens sont aussi très difficiles par leur profil très tourmenté. Les 16 et 18 sont d’une ressemblante frappante avec les trous 16 et 18 du parcours francilien. Quel meilleur endroit aurait pu trouver Von Hagge que cette pampa désertique, bordée d’une autoroute, à portée de drive d’Alcala de Henares, la ville natale de Miguel de Cervantes, l’auteur de Don Quichotte ? Si ce dernier vivait aujourd’hui, il y a fort à parier qu’il troquerait sa lance contre un driver…

El Encin Golf Hôtel

www.encingolf.com

Green-fee : 45 à 57€

Centro Nacional de Golf

Ouvert en 2005, ce parcours de 18 trous situé à proximité du parc du Monte del Pardo est le berceau de la Fédération royale espagnole de golf. Il a été le cadre de l’Open d’Espagne 2018 gagné par l’Espagnol Jon Rahm, joueur de Ryder Cup. Les trois derniers trous sont très spectaculaires car ils sont joués dans un amphithéâtre naturel.

Centro Nacional de Golf

www.centronacionalgolf.com

Green-fee : 80 €

Madrid

Madrid unit les paradoxes et se joue des extrêmes. Pleinement capitale pour la richesse de ses musées, l’efficacité de ses infrastructures et son dynamisme économique, elle dévoile des ambiances de village au gré de ses quartiers, aux identités bien définies. 
Orgueilleuse et castiza (de bonne race), elle respire aujourd’hui : elle déploie de vastes réseaux de pistes cyclables, et ses avenues monumentales ont été pour la plupart soigneusement nettoyées. Si elle a longtemps tourné le dos à la rivière qui la traverse, la Manzanares – un affluent du Taje –, elle a rendu aux Madrilènes ses berges, parées de jardins, de ponts piétons et de nouveaux lieux alternatifs. 
Madrid me mata
, proclamaient les graffitis sur les murs en pleine période de Movida. C’est vrai, cette ville est tuante… de plaisir ! Car une fois repu des chefs-d’œuvre du Prado, ébloui par le Guernica de Picasso au museo Reina Sofía, ou enchanté par les ruelles du barrio de Los Austrias, du barrio de Las Letras ou par la Plaza Mayor, la découverte de Madrid n’est pas finie.

Infos pratiques

– Papiers (UE) : carte d’identité ou passeport en cours de validité.
– Meilleures saisons : le printemps ou l’automne : températures agréables.
– Durée de vol direct depuis Bordeaux : 1h20
– Décalage horaire : aucun.