Le golf est souvent pratiqué par des seniors qui, après une vie professionnelle bien remplie, cherchent une activité pour rester en forme.


Pour avoir une vision plus réaliste de ce sport, il convient de faire un bilan des différentes pathologies dues au vieillissement et de démontrer les bienfaits de la pratique du golf.

En effet, plusieurs problèmes sont en rapport avec l’âge, notamment :
–          sur le plan musculaire, on constate une diminution de la masse et de la force musculaire (due à une diminution de la quantité et de la taille des fibres musculaires).
–          sur le plan de la souplesse, l’arthrose et l’arthrite des articulations sont recensées chez 80% des seniors, ce qui a pour conséquence une diminution de la mobilité.
–          sur le plan de l’équilibre, le senior ayant perdu de l’acuité auditive et une partie de sa souplesse, a du mal à situer son corps dans l’espace analytique et se heurte à ses blocages (moins de ressenti et d’instinct).

Les facteurs spécifiques (aux golfeurs) selon Olivier Rouillon, médecin fédéral national de la Fédération française de golf.

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**1/ Les déficits de mobilité articulaire :

– Limitation de la rotation interne des articulations de hanche :
Lorsque vous exécutez un swing, si vous êtes droitier, votre hanche droite tourne en rotation interne lors de la montée du club (on parle de « pivot reverse ») et votre hanche gauche de la même façon lors du retour jusqu’au finish (le slide). Si vous manquez de rotation de hanches, vous allez surmener votre colonne lombaire. Ces défauts de rotation interne sont très fréquents chez les golfeurs « réguliers ».

– Le manque de mobilité du bassin : anté / rétro- version :
De la même façon lors du swing, votre bassin va devoir passer successivement d’une position d’antéversion (dos creux) à l’adresse, à une position de rétroversion (dos rond) à l’impact puis à nouveau d’antéversion au finish. Si vous n’êtes pas en mesure de mobiliser votre bassin de cette façon, vous allez également surmener votre colonne lombaire.

– Le manque de rotation du tronc / bassin :
Si vous ne tournez pas assez les épaules lors du backswing, vous serez obligés à plus de rotation dans la colonne lombaire donc à plus de contraintes sur cette zone.

**2/ Les déficits musculaires (en termes de force ou de souplesse). Il est donc indispensable de :

Renforcer les muscles suivants : grands fessiers (le muscle sollicité le plus intensément dans le swing), les abdominaux (principalement les obliques et le transvers), les quadriceps (muscles de la face antérieure de la cuisse) et les muscles postérieurs de la colonne lombaire.

d’étirer les muscles suivants : les ischio-jambiers (muscles de la face postérieure de la cuisse), le psoas (muscle fléchisseur de la hanche qui met la colonne lombaire en hyper lordose s’il n’est pas assez extensible) et les muscles rotateurs externes de hanche.

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**3/ Les déficits d’équilibre (proprioception) :

Le swing nécessite (et permet) de développer de bonnes qualités de contrôle de l’équilibre (une des composantes de la proprioception avec le sens de positionnement du corps dans l’espace). Vous devez être capable de maintenir parfaitement votre équilibre, les yeux ouverts sur les deux exercices suivants : En équilibre sur la jambe droite, genou tendu, puis flexion du genou. Equilibre sur la jambe gauche, genou tendu, puis flexion.
Ce contrôle de l’équilibre est indispensable pour ne pas solliciter de façon trop importante la colonne lombaire par des mouvements « parasites » et mal contrôlés.

**4/ Les défauts techniques d’exécution du geste (swing). Ils peuvent concerner les différentes phases du swing :

La posture : les défauts  limitent les possibilités de mobilité et d’efficacité musculaire. Les 2 défauts les plus fréquents sont les postures en « C » ou en « S » fréquemment observées chez les golfeurs débutants.

Le backswing : Si votre colonne vertébrale est inclinée à gauche (pour un droitier) au sommet du backswing, vous allez entrainer des contraintes asymétriques responsables de douleurs.

Le downswing : Si vous glissez vers la gauche (pour un droitier) lors du retour au lieu de tourner vers la gauche, vous inclinez votre colonne vertébrale vers la droite et entraîner des contraintes anormales. Le finish : Si vous terminez votre swing avec une grande lordose lombaire (dos très creusé), vous entrainez des contraintes très importantes sur les articulations postérieures de votre colonne lombaire, source de douleurs.

5/ L’absence d’échauffement digne de ce nom. A pratiquer rituellement avant une séance de practice ou un parcours. Cela vous prend dix minutes, mais contribue à un meilleur niveau de jeu et surtout à prévenir les douleurs lombaires !! Commencez par vous échauffer sans les clubs !

6/ Un matériel inadapté  : des clubs trop lourds, trop « raides », avec un point de flexion trop haut, vont entraîner des contraintes augmentées au niveau des différentes articulations mises en jeu dans le swing, et en particulier sur la colonne lombaire. Faites donc vérifier la bonne adéquation de vos clubs à votre corps, votre niveau de jeu, votre âge, votre vitesse de swing. Pour cela offrez-vous un fitting (ou surveiller les séances gratuites), surtout si vous souhaitez changer vos clubs.

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**LA BONNE RESOLUTION

Vous devez également être convaincus que 10 minutes d’exercices (gymnastique simple) 3 à 5 fois par semaine seront très efficaces dans ce but de prévention. Il vous faut renforcer : vos cuisses, vos abdominaux, vos fessiers et vos muscles lombaires. Il vous faut également étirer vos muscles postérieurs de cuisse, vos psoas et vos muscles rotateurs de hanche. Pour cela demander à votre kinésithérapeute des exercices adaptés et réalisables sans aucun matériel.