Le swing est un mouvement de torsion du tronc qui se prolonge involontairement dans les membres inférieurs jusqu’aux pieds. Avant de matérialiser l’axe du swing il faut se représenter le corps humain comme une sphère avec ses deux pôles ; la tête et les pieds et un équateur le bassin. Cette sphère est traversée par un axe vertical qui rencontre l’horizontale au niveau des pieds. Nous pouvons imaginer maintenant le corps comme quelque chose autour d’un axe vertical qui va des pieds à la tête. C’est l’axe de rotation du corps en position verticale. Dans le mouvement fondamental du swing, un axe imaginaire s’impose, c’est l’axe du mouvement hélicoïdal inscrit dans l’espace tridimensionnel.

 

LE POLE INFERIEUR

 

La position à l’adresse comparable à la position de coordination est une préparation au mouvement dans le but d’organiser l’orientation du corps dans l’espace. Elle consiste à placer les muscles dans des conditions optimales de travail. Coordination signifie : »agencement logique des parties d’un tout pour une fin donnée » on doit donc apporter la plus grande attention à cette mise en ordre.

A l’adresse, le corps immobilisé en équilibre est  dans un état d’anticipation du mouvement que le physiologiste Russe Bernstein appelait : « l’être prêt à bouger ». Cette position d’équilibre est facilitée quand la base de soutien repose sur une surface plane, horizontale. Une surface en pente complique l’équilibre. L’adresse consiste tout d’abord à rechercher des sensations plantaires d’appui au sol. Il faut souligner que les bases d’appui du swing sont : les pieds, les membres inférieurs, et le bassin. Le piétinement d’un pied sur l’autre effectué par les professionnels du circuit est l’illustration d’une recherche des appuis plantaires et de l’anticipation du mouvement de latéralité (double appui plantaire dans les sports de lancer). L’adresse est un « pré-mouvement » de recherche et de placement de l’axe du mouvement pour l’orientation et la coordination.  Gary Player disait « pas d’appuis pas de swing ». Si vous mettez, le poids du corps sur vos orteils, vous n’aurez aucun soutien de vos jambes. Vous ne serez pas en équilibre parce que l’axe du mouvement est décalé et instable. L’équilibre est instable quand la projection du centre de gravité(S2) se situe à l’extérieur du polygone de sustentation. De bons appuis sont donc indispensables. Le poids du corps dans ce cas doit être réparti entre l’avant pied et le talon voire un peu plus sur les talons comme le conseillait le Maître Ben Hogan. C’est par une position un peu  plus assise que l’on met le poids sur les talons. On sait aussi qu’en position debout vertical la projection du centre de gravité dans le polygone de sustentation se trouve chez la plupart des individus décalée à gauche et en arrière du centre géométrique de soutien. En conséquence l’axe fonctionnel de l’ensemble de l’appareil sensori-moteur ne coïncide pas avec l’axe de symétrie. Il serait donc préférable de mettre un peu plus de poids sur le pied droit afin d’anticiper le sens du mouvement du backswing. Le bassin occupe une place centrale dans le corps, véritable clé de voûte du swing, il est le carrefour du mouvement entre le haut et le bas du corps. Il supporte la colonne vertébrale et donne appui aux deux hanches et donc aux deux axes hanche-pied. Le genou droit tenu en légère flexion durant le backswing assure la stabilité de l’axe et empêche le déplacement latéral du bassin vers la droite. Le pôle inférieur de l’axe imaginaire est maintenant en place et fixé dans le polygone de sustentation. Nous pouvons maintenant nous concentrer sur le pôle supérieur.

 

LE POLE SUPERIEUR

 

Les études en neurosciences montrent que la tête pendant les mouvements du sport ou pendant le vol des oiseaux migrateurs est remarquablement stabilisée. La raison est que la position de la tête proche de l’horizontale place le centre de l’équilibre de l’oreille interne dans une position optimale en créant une PLATEFORME STABLE pour la COORDINATION DES MEMBRES, pour  L’EQUILIBRE DU MOUVEMENT et de LA POSTURE. Cela nous rappelle l’expression : « fier devant la balle » qui consiste à l’adresse à relever légèrement le menton puis à fixer la balle. Pour Jack Nicklaus (leçons de golf page 155) « vous devez pivoter autour d’un axe fixe, l’ancrage est alors à la base de votre COU. » (Sur un dessin une ancre de marine posée sur sa nuque matérialisait un point fixe). Gary Player disait : « La tête doit être immobile, si elle bouge tout votre swing s’écroule ». Mais comment faire pour garder la tête immobile ? La neurophysiologie nous apprend que c’est le REGARD qui stabilise la tête. Regarder vient de garder. C’est la raison pour laquelle on doit fixer la balle et ne pas la quitter des yeux y compris au putting. Pour cela on doit établir « UNE LIGNE DE REGARD ENTRE L’ŒIL ET LA BALLE AUSSI DURE QU’UNE TIGE D’ACIER ». C’est une condition sine qua non. Cette tige d’acier est une véritable JAMBE DE FORCE qui sert d’appui à notre axe. Le point de mire ou doit se concentrer votre regard c’est la balle et rien d’autre. C’est la balle que vous visez avec le club. L’alignement conduit au drapeau à la condition de conserver le regard sur la balle. L’effondrement ou le redressement du swing ont pour cause une tête qui bouge responsable des grattes et des tops. La tête lorsqu’elle se déplace à droite ou à gauche (sway) déplace l’axe de rotation et complique le swing qui exige un axe stable.

Une bonne rotation se fait autour d’un un axe fixe comme la toupie lorsqu’elle tourne autour de son axe. RETENEZ QUE L’AXE DU MOUVEMENT PASSE « DANS L’ŒIL ».  En résumé le contrôle de l’axe se fait dans le sens ascendant des pieds vers la tête. Après avoir dit STABLE SUR LES APPUIS POUR UN AXE FIXE, on peut ajouter que L’ŒIL CONSTITUE UN VERITABLE POINT D’APPUI, D’ANCRAGE pour stabiliser l’autre extrémité de l’axe. La tige d’acier entre la balle et l’œil se comporte alors comme « une jambe de force »  pour stabiliser l’axe du corps penché en avant en maintenant la distance entre la tête et la balle. La fixation de la tête n’est possible que si la colonne vertébrale est souple et flexible. Dans le cas contraire la porte est ouverte à toutes les adaptations et compensations qui conduisent au swing personnalisé. Nous pouvons imaginer maintenant le corps comme quelque chose autour d’un axe qui va des pieds à la tête. N’oubliez pas Gary Player : « Pas d’appuis pas de swing, et la tête doit être immobile, si elle bouge tout votre swing s’écroule ».

A la lumière de ce qui vient d’être dit on peut énoncer avec certitude que l’axe du swing passe par l’œil, ce dernier est aussi le point « d’ancrage » de la jambe de force ». On remarque que la tige d’acier se situe à quelques degrés près dans le plan du backswing décrit par Ben Hogan !. Maintenant à vous de jouer et n’oubliez pas le dicton : « bon pied, bon œil ».

 

Hervé Le Tohic

Auteur du livre : « Golf- pour comprendre le swing»

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