Les occasions de se réjouir et de s’enthousiasmer grâce aux joueurs professionnels français de l’élite masculine n’ont pas été nombreuses en 2021. Toutefois un joueur en particulier nous a offert de belles émotions : Antoine Rozner.
Début décembre 2020, le Français de 28 ans, avait remporté le Dubaï Championship, avant-dernier tournoi de la saison, signant un probant succès pour sa première année parmi l’élite. S’il ne le savait pas encore, le Racingman allait ensuite vivre une saison 2021 exceptionnelle. Tant sur le plan des résultats que sur celui des émotions vécues en Europe puis aux États-Unis trois mois plus tard, il signait un second succès en s’adjugeant le Qatar Masters. Qui plus est avec la manière ! Remontant un retard de 3 coups sur le leader dans la dernière journée, il signait un 67 en ponctuant son dimanche d’un putt de 18m pour birdie. Une ficelle qui lui permet de gagner avec un coup d’avance sur le trio Migliozzi/ Fichardt/ Bhullar. « Je repense souvent à ce putt. Il m’arrive même de regarder la vidéo de temps en temps sur mon smartphone. Cela fait du bien de se rappeler ces bons moments. ». Antoine se rapprochait alors du Top50 (63e) au lendemain de cette seconde victoire sur le circuit européen.
Le Racingman se retrouve 10 jours plus tard parmi l’élite mondiale lors du WGC Match Play. Le tirage au sort lui réserve un groupe presque impossible sur le papier : Bryson DeChambeau, Tommy Fleetwood et Si Woo Kim. « Ce dont je me souviens, c’est de la tension au départ du trou n°1. J’étais stressé, c’était mon premier Word Golf Championship, mon premier tournoi à l’échelle mondiale avec tous les meilleurs joueurs du monde présents. Je jouais en effet contre DeChambeau, n°5 mondial, leader de la FedEx Cup qui venait de gagner le Arnold Palmer Invitational. C’était une première expérience et je savais que le monde du golf allait avoir les yeux rivés sur moi. C’est quelque chose qui marque. Je me rappelle que mon birdie au 2 m’a fait beaucoup de bien. Impossible n’est pas Français, puisque Rozner se retrouve 3 up après 12 trous grâce à 4 birdies, prend définitivement l’ascendant sur son adversaire et ne lâche rien jusqu’à la fin pour défaire le Goliath américain sur un dernier birdie. Même si le lendemain, il perd facilement contre Tommy Fleetwood, le Français se reprendra face au Coréen Kim pour repartir de cette première expérience sur le PGA Tour avec 2 victoires en 3 matches et un Top20 final (T18).
L’USPGA et les Jeux Olympiques au programme de sa saison.
La suite de la saison le verra jouer son premier majeur, L’USPGA à Kiawah Island en mai. « Le parcours de Kiawah Island était monstrueux, il était vraiment long et dur, et très venté. C’était vraiment très compliqué. J’ai eu du mal à me mettre dans ce tournoi, dommage. » Après coup, Antoine Rozner convenait que ce parcours lui convenait, lui qui aime le vent. Seul seul regret : c’était son premier Majeur et avec un peu plus d’expérience et moins de pression, il aurait pu faire un bon résultat. »
Deux mois plus tard, il était sélectionné avec Romain Langasque sur le parcours du Kasumigaseki Country Club de Kawagoe au Japon pour représenter la France aux Jeux Olympiques où il se classe 45e en -4, à 14 coups de l’Américain Schauffele, champion olympique.
La suite de sa saison sera plus compliquée avec 5 cuts manqués en 15 tournois entre mai et octobre pour 2 Top20 au mieux. « Au début du mois d’août, j’ai senti que j’avais besoin de faire un break. Lorsque je suis revenu sur le Tour, j’avais un peu perdu le rythme. J’ai eu plus de mal à scorer, alors que je ne jouais pas si mal. Je suis rentré dans une période un peu plus compliquée, où j’ai un peu perdu confiance. En fait, c’est dans ces moment-là qu’on se rend compte qu’il s’agit d’un travail perpétuel. Au golf, rien n’est jamais écrit d’avance »
Mais son retour en tant que tenant du titre lors de l’AVIV Dubaï Championship lui redonne des ailes en fin d’année. Deux belles cartes pour débuter ce tournoi (65, 64) et 36 trous sans bogey lui donnaient le fauteuil de leader. Le tricolore ralentissait le rythme pendant le week-end et terminait tout de même dans le Top5 (T4).
Il termine cette saison 2021 (39e) quasiment à la même place que la précédente (36e) mais s’est offert deux finales de la Race to Dubaï dès ses deux premières saisons sur l’European Tour et surtout deux belles victoires.