Tout le monde s’accorde à dire que le mental est fondamental dans le golf. Hors, c’est l’état d’esprit qui soutient le mental. Et en matière d’état d’esprit, il y a deux écoles : « l’état d’esprit perdant » et « l’état d’esprit Gagnant ».
Pour donner une définition simple du mental, c’est la capacité à bien gérer une situation qui représente un enjeu pour nous (examens, entretiens de recrutement, rdv clients, rencontres, compétitions, moments importants d’une partie). Si à l’approche de ces rendez-vous, on se laisse gagner par la grandiosité (je n’ai pas le droit de me rater, c’est trop important, etc…), le doute (je ne suis pas assez bien préparé, les autres sont meilleurs, je vais être ridicule), par la peur d’échouer, alors ce sera bien difficile d’être en mesure de bien faire le moment venu. En quelque sorte, on se savonne la planche, on est notre principal adversaire, au lieu d’être notre meilleur allié.
L’état d’esprit, c’est donc tout le dialogue interne qui se passe dans nos têtes à longueur de journée et en particulier à l’approche de ces fameux évènements importants. On se parle à soi-même et malheureusement notre système socio-éducatif, basé sur le savoir (plutôt que sur le développement de l’individu) et sur la pédagogie par la faute (plutôt que la pédagogie par la réussite), a habitué une majorité d’entre nous à partir perdant (état d’esprit perdant), à s’inquiéter, à se sous-estimer, à subir une forme d’inconfort pour ne pas parler de souffrance, à préparer inconsciemment l’échec. Pour autant, majoritairement, les gens qui pratiquent le golf (persévérants et durs au mal) ont surmonté les « obstacles » (plutôt que challenges) qui se sont présentés à eux dans la vie, mais pas forcément dans la sérénité.
Comment cela se caractérise concrètement un jour de compétition : au lever il n’est pas rare de ressentir une certaine lourdeur (« pas au top aujourd’hui », ce que l’on appelle le syndrome des jambes lourdes, que des milliers de sportifs ont évoqué ou continuent d’évoquer, pour expliquer leurs contre-performances), puis arrivé à l’échauffement, les sensations sont moyennes voir absentes (contact balle pas terrible), on trouve que les joueurs voisins eux tapent parfait, la tension mentale et physique est palpable. On se dirige vers le départ du 1 très moyennement en confiance.
Arrive le premier départ. La routine est bâclée, car plus rapidement je serai débarrassé de ce moment inconfortable (il y a du monde qui regarde, je ne connais pas les autres, qu’est-ce qu’ils vont penser de moi) et mieux c’est. Je ne vous apprends rien, réagir ainsi, produit généralement un coup moyen, médiocre, voir complètement raté. Pas top pour démarrer une partie. On arrive sur le green. Le manque de relâchement produit un premier putt court de 2 mètres. Réaction : « ils ne roulent pas ces greens ». Nous voilà dans le second effet défavorable de notre « cher » système socio-éducatif. Comme nous avons appris à détester l’erreur, alors qu’elle fait partie intégrante de l’apprentissage, de la vie et du golf, il faut, pour tenter de sauvegarder notre égo, se trouver des excuses, pour ne pas dire de mauvaises excuses, que l’on entend à longueur de parties. Et tout y passe : le décalage horaire, la nuit écourtée, le stage, le lie, le sable, les greens, le matériel, etc… (je suis passé par cette phase). Pas terrible, mais mieux que l’autodestruction, également répandu : « gros nul », « gros C… », « quel abruti », « débile », « va jouer aux billes », etc…
Si ces descriptions vous ont parlé, vous trouverez dans le prochain numéro, différentes pistes permettant de passer de « l’état d’esprit perdant » décrit ci-dessus, à « l’état d’esprit Gagnant ». Passionnant programme !
Patrick Grosperrin
Préparateur mental : ex Mike Lorenzo-Vera, Raphaël Jacquelin, Gary Stal, Sophie Gicquel.
Séances à distance et sur le terrain
Golfeur index 10
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