Il réintègre l’European Tour pour la saison 2018.Le saviez-vous ? Julien Guerrier est l’un des trois seuls français à avoir remporté le British Amateur


Les deux autres avaient pour noms Philippe Ploujoux en 1985 et Romain Langasque en 2015. Cette victoire obtenue en 2006 a permis à Julien de jouer le Masters d’Augusta en avril 2007 en compagnie de Gary Player, vainqueur d’épreuves de Grand Chelem à maintes reprises. Pour Julien, l’année 2006 est à marquer d’une pierre blanche, puisqu’outre le British Amateur, il atteint le sommet de la hiérarchie du golf amateur français en remportant la célèbre Coupe Frayssineau-Mouchy sur le Golf de Fontainebleau.

Natif d’Evreux, Julien Guerrier est issu d’une famille de grands sportifs : son grand-père a été champion du monde d’escrime; sa grand-mère a représenté la France en basket-ball; sa mère a joué en 1ère division du championnat de France de basket-ball et son père a été footballeur en Ligue 2 du championnat de France. Julien, lui, commence le golf alors qu’il est encore à l’école primaire. Au départ, il a du mal à se familiariser avec les traditions du jeu jusqu’au moment où son professeur au golf de la Prée La Rochelle – Fabrice Cornic – , qui pratiquait aussi la planche à voile, lui a montré que le golf pouvait être “cool”. Rapidement il est scratch et obtient les résultats cités précédemment.
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**Il joue le Masters d’Augusta avec Gary Player…

Passé dans les rangs professionnels en 2007 après le Masters d’Augusta, à l’âge de 23 ans, il connaît quelques soucis dans son jeu. Il prend alors contact avec Alain Alberti, qui est également le coach de Raphaël Jacquelin. Il termine 72e à l’Ordre du Mérite de l’Alps Tour en 2007, et en 2008, il remporta le Trophée Préven’s sur le parcours de Bussy-Saint-Georges. Il se classe sept fois dans le top-10 dans ses 8 derniers tournois joués, ce qui lui assure une qualification pour le Challenge Tour 2008. En 2009, il est tout près de remporter son 1er titre sur le Challenge Tour au SK Golf Challenge en s’inclinant seulement en play-off. Mais grâce à ses bons résultats dont 5 top-10, il termine à la 16e place du classement, ce qui lui garantit sa carte sur le Tour Européen en 2010.
En août 2010, à l’open de Tchéquie comptant pour l’European Tour, il termine 5e avec les cartes de 68.72.71.69. Il ne conserve pas sa carte pour l’European Tour 2011 malgré cinq top-20.
Il se concentre dès lors sur le Challenge Tour en 2011 où il échoue de peu pour remporter le Fred Olsen Challenge aux Iles Canaries en s’inclinant seulement au 3eme trou d’un play-off palpitant.

**En 2010 et 2012 sur le Tour Européen

Avec 3 top-10 et une réussite aux qualifications des cartes européennes, Julien obtient à nouveau une catégorie sur le Tour Européen qui ne débute proprement dit pour lui qu’à partir du mois d’avril 2012. Julien se prépare et s’entraîne beaucoup, notamment avec Fabrice Cornil et remporte par ailleurs, le Grand Prix Schweppes PGA France 2012 au golf du Médoc en présence des meilleurs joueurs français. Durant les trois années suivantes, Julien se concentre sur le Challenge Tour avant un retour au premier plan en 2017.

Il remporte le 18 juin 2017 le « Hauts de France Golf Open  » organisé sur le parcours de l’AA Golf Club et se qualifie pour la finale de la « Road to Oman »
« Grâce à quelques invitations obtenus grâce à mon passé sur l’European Tour, j’ai remarqué qu’à chaque fois que j’ai été joué un tournoi du Tour européen, j’ai performé la semaine suivante en revenant sur le Challenge Tour. Je ne finissais pas en dehors du top 5. J’ai en mémoire le Trophée Hassan II auquel j’ai participé en avril, qui se jouait à Dar Es Salam au Maroc sur un parcours hyper serré, très sélectif, avec un champ de joueurs de qualité.
La semaine suivante en Turquie, sur un parcours pas évident non plus, avec un cut à -5, j’ai fait 3e… Je retiens aussi mes deux victoires « Hauts de France Golf Open » et « l’Irish Challenge Open », qui m’ont bien aidé à être en haut du classement. Ensuite, je fais pas mal de parties sans bogey. Est-ce que c’est parce que les parcours sont un peu plus faciles sur le Challenge Tour ? Je ne sais pas, mais ça veut quand même dire que mon jeu est solide. De manière générale le boulot que je fais avec Jean-François Lucquin est bon, car les résultats sont là. »

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**Interview

[**Golf Oxygene : À quoi attribues-tu les bons résultats que tu as enchaîné en 2017?*]
Jule Guerrier : À une discussion que j’ai eue avec l’un de mes sponsors, Serge Nordmann de Chatka, qui est devenu un ami. Il me disait que je faisais trop de scores autour des 69 ou 70. Et on sait que pour être performant il faut être capable de descendre très bas. Donc j’ai essayé, suite à cette discussion, d’attaquer davantage pour viser les 64, 65, quitte à faire des 80 si ça se passait mal. Avant j’avais tendance à vouloir limiter la casse, à viser les 72, 73, et je restais tout le temps entre la 20e et la 40e place. Cette conversation m’a peut-être débloqué quelques portes. Maintenant j’essaie d’attaquer davantage, si ça casse tant pis, et si c’est ma semaine, c’est tant mieux. Ce qui est important dans le golf, c’est de saisir les opportunités qui se présentent.

[**Ce retour sur l’European Tour, sur lequel tu as évolué en 2010 et 2012, tu le vis comme une revanche, une résurrection ?*]
Plutôt une revanche. J’ai 32 ans, une vie de famille, et partir loin de chez moi devient de plus en plus difficile. Ce que je veux, c’est conserver ma place sur l’European Tour. Ça peut paraître peu ambitieux de dire cela, mais c’est une première étape que je veux franchir, car je n’ai jamais réussi à garder ma carte sur ce circuit. Ensuite, forcément, j’espère revoir mes objectifs à la hausse, mais aujourd’hui je ne vais pas prétendre vouloir être numéro 1 européen alors que j’arrive du
Challenge Tour…

[**As-tu en tête des erreurs que tu as faites, ou des choses que tu comptes faire différemment ?*]
En 2010, quand je suis arrivé sur le Tour Européen, j’étais entouré par toute une équipe, j’avais six ou sept personnes derrière moi. Aujourd’hui, il n’y a que Jeff Lucquin. Je n’ai plus de manager, plus de préparateur mental, plus de coach de putting, j’ai juste un coach qui m’aide pour avoir le bon état d’esprit. Je sais que j’ai le jeu pour bien figurer sur l’European Tour. Je le dis sans prétention.

Ton année a mal commencé avec une opération de l’appendicite juste avant ton premier Open à Hog-Kong…
Il vaut mieux que ce soit en début de saison qu’en milieu au moment de l’Open de France par exemple.

[**Peux-tu nous présenter les personnes et sociétés qui vont te soutenir pour l’Europen Tour 2018 ?*]
Je suis fier de représenter pour la première fois mon golf de cœur, celui de la Prée La Rochelle en tant que Touring pro. Je représenterai également l’Académie de petit jeu « Golf court academy. » Cela confirme une relation forte avec un homme extraordinaire Jean Claude Forestier. Je suis aussi heureux de débuter un nouveau partenariat avec la marque Lacoste . Enfin j’ai toujours le soutien sincère et précieux de mes sponsors Sogelym dixence avec Jean Claude Condamin , Chatka répresenté par mon ami Serge Nordmann, et Titleist comme équipementier.

Propos recueillis par Jean-Luc DUCLOS