Hyper solide, notamment au putting, Michaël Lorenzo-Vera termine seul troisième de la finale de la Race à -17 (271) derrière Tommy Fleetwood (-18) et Jon Rahm (-19). L’Espagnol fait ici coup double puisqu’il décroche également le titre de n°1 européen. 

En démarrant par deux birdies sur ses deux premiers trous puis en prenant six coups d’avance à la sortie du trou n°7, on pensait qu’il n’y aurait pas de « match » entre Jon Rahm et le reste de la meute des poursuivants très rapidement réduite à deux éléments, à savoir Michaël Lorenzo-Vera et l’Anglais Tommy Fleetwood. Mais un enchaînement très moyen au 8 puis au 9 avec deux bogeys laissait peut-être présager d’une fin de journée plus épique, plus stressante pour les spectateurs mais aussi, et surtout, pour les principaux acteurs. Bien vu. Le tournant de ce DP World Tour Championship 2019 a ainsi bien failli intervenir sur le par 3 du trou n°13. Grâce à une mise en jeu laser de Michaël Lorenzo-Vera, ce dernier signe dans la foulée un joli birdie contre un bogey pour le n°5 mondial, égaré dans le pré-rough et plutôt fébrile putter en mains. L’écart entre les deux hommes se réduit subitement à deux coups.

Une partie devant, Tommy Fleetwood, associé à un Rory McIlroy fantomatique, rejoint même le Français à -16 grâce à un cinquième birdie personnel. Pire encore. Au départ du 16, Rahm ne compte plus qu’un seul point (bogey au 15) d’avance sur Lorenzo-Vera. La moindre erreur de l’Espagnol est désormais guettée. Elle ne viendra pourtant pas. Malgré un sublime birdie de ce même Fleetwood sur le 17 (seuls quatre birdies ont été réalisés aujourd’hui sur ce terrible par 3). A ce moment précis, l’Anglais, vainqueur du Nedbank Golf Challenge il y a une semaine en Afrique du Sud, revient à égalité avec Rahm (-18) en claquant un dernier birdie sur le 18, le huitième de la journée. Lorenzo-Vera étant, lui, un coup derrière.

« Cela a été une grosse semaine, souligne le Français en sortant du recording. Je ne suis pas arrivé en forme du tout mais j’ai bien géré mon jeu, ma tête et mon état physique. Aujourd’hui, j’ai réussi à me remettre en selle alors que je n’avais aucune sensation, je ne tapais pas bien la balle, surtout avec les bois. Mais à la fin, j’ai su montrer du calme et sortir de sacrés coups de golf. » 

Profitant d’un long jeu toujours très efficace, le triple vainqueur en Rolex Series se retrouve lui aussi en position de birdie sur le 18 (alors que Lorenzo-Vera ne peut faire mieux que le par). Occasion toute trouvée pour Rahm d’empocher la victoire, les trois millions de dollars alloués au vainqueur (plus les deux millions de prime réservés au leader du top 5 de la Race), et le doublé DP World Tour Chp et Race. A -19, il laisse Fleetwood à un coup. Lorenzo-Vera, seul, troisième, finit à -17. Il est le premier espagnol depuis Severiano Ballesteros en 1991 à décrocher le titre de n°1 européen. 

Les autres français

La meilleure carte du jour côté tricolore est l’œuvre de Victor Perez, auteur d’un excellent 67 (-5). Le Tarbais, très discret depuis jeudi, a rectifié le tir avec un tour entaché seulement d’un bogey contre six birdies (dont trois sur le retour). 20e à -3 (285), il prend la quatorzième place de la Race et sera au WGC-Mexico Championship du 20 au 23 février 2020. Idem pour Benjamin Hébert, 38e dans le par (288) après son 71 (-1). Le Briviste s’offre la quinzième place de la Race. 40e à +1 (289), Romain Langasque, 73 (+1) aujourd’hui, achève son exercice 2019 à la vingt-deuxième place de la Race. Il sera à l’Open britannique en juillet prochain au Royal St George’s (Kent). Comme ses trois autres camarades.